Edouard Vuillard (1868-1940) - Lot 115

Lot 115
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Edouard Vuillard (1868-1940) - Lot 115
Edouard Vuillard (1868-1940) Madame Vuillard dans son salon, rue de Calais, circa 1908 Peinture à la colle sur papier marouflé sur toile Porte le cachet de l'artiste en bas à droite 62 x 79 cm Bibliographie : Antoine Salomon et Guy Cogeval, Vuillard, Catalogue critique des peintures et pastels, volume II, Paris, 2003, n° IX-2 reproduit en noir et blanc p.1032. Provenance : - Atelier de l'artiste - Louis Carré, Paris - Collection PArticulière, Paris. La douce atmosphère des scènes de la vie quotidienne de Vuillard, dont il fait un sujet de prédilection, le qualifie comme un artiste "intimiste" autobiographique. Vers 1908, Vuillard représente sa mère dans le demi-jour d'un intérieur bourgeois. A cette époque, il s'éloigne quelque peu de la stylisation nabie, et retrouve un certain usage de la perspective et du modelé par la lumière. Vuillard observe inlassablement sa mère dans ses activités courantes. Il la peint ici en train de coudre mais aussi parfois en train de lire, ou de vaquer à des tâches ménagères. Ancienne corsetière, elle a élevé son fils dans l'atmosphère feutrée, emplie de rubans et d'étoffes de l'atelier qu'elle tenait. Madame Vuillard (née Alexandrine Justinienne Marie Michaud) a 27 ans de moins que son mari, un militaire à la retraite, quand il décède. Veuve rapidement et sans moyens de subsistance avec deux enfants à charge, Edouard et sa soeur, elle ouvre un atelier de couture. Cette complicité durera pendant près de 60 ans. Sans doute Vuillard en a-t-il conservé l'amour des papiers muraux, des nappes et des vêtements que l'on retrouve dans d'innombrables toiles. Ce goût fut renforcé par les motifs décoratifs de certaines estampes japonaises, elles-mêmes inspirées des dessins des kimonos. Vuillard exprime dans cette oeuvre la poésie quotidienne de cet univers clos, un peu étouffant, envahi d'objets et d'étoffes, où, d'une manière qui lui est habituelle, il joue sur des nuances infimes de tons, de couleurs primaires et de la lumière. En délicates harmonies, qui se fondent comme dans une tapisserie, Vuillard n'a que suggéré les formes pour mieux rendre la douceur intime de ce décor, ainsi que la solitude et l'incommunicabilité entre les êtres, même très proches. Cette oeuvre très personnelle provient directement de l'Atelier de l'artiste, puis revendue à la galerie Louis Carré, elle intègre une collection particulière française puis une seconde au début du XXIe siècle avant d'être offerte sur le marché de l'art. Mallarmé à Verlaine : « Je vague peu, préférant à tout, dans un appartement défendu par la famille, le séjour parmi quelques meubles anciens et chers et la feuille de papier souvent blanche [.].
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