A LA RECHERCHE DES TEMPS PERDUS

vendredi 30 juin 2023 11:30
Salle 16 - Hôtel Drouot , 9, rue Drouot 75009 Paris
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Cette vente a été conçue comme une itinérance à travers le monde et le temps. 


Notre voyage débute en Asie avec certaines redécouvertes de la Chine impériale de la dynastie Qing. Le lot le plus emblématique reste sans conteste cette rarissime pendule impériale (lot 30) en bronze doré et incrustations de perles de verre facettées imitant les pierres précieuses, réalisée dans les ateliers de Canton sous l’Empereur Qianlong que nous repassons à cause d’un acheteur ne la méritant pas.

« Sa rareté réside sans sa taille, son lustre, ses trois mélodies mystérieuses déclenchées au passage des heures, son état de conservation mais surtout dans ses nombreux automates dont celui de la partie inférieure rappelant les échanges entre l’Orient et l’Occident » nous confie Alice Jossaume, expert en Art d’Asie, Cabinet Portier. Après le Japon, le Vietnam et la Thaïlande, notre voyage se prolonge vers l’Orient et l’Asie Centrale.

Arrêtons-nous en Afghanistan grâce à la redécouverte dans un appartement parisien dans de vieilles malles d’un ensemble de tenues traditionnelles destinées aux hommes de l’élite, dont les soies rutilantes (lots 76 à 122). L’expert Laure Soustiel précise « qu’une exposition Sur les routes de Samarcande, Merveilles de soie et d’or s’est récemment tenue à l’Institut du Monde Arabe, à Paris, jusqu’au 4 juin dernier, où étaient exposés de somptueux chapans du dernier émir de Boukhara, Mohammed Alim Khan, ainsi qu’un ensemble de suzanis et d’ikat d’Ouzbékistan » comme nous en retrouvons dans cette collection. Laure Soustiel rappelle que « L’ikat est un procédé de décor qui consiste à teindre des segments de fils de soie (ou de coton et soie) de différentes couleurs avant le tissage d’un textile. Les parties de fils qui doivent rester blanches ou qui doivent recevoir une autre couleur sont protégés par un matériau résistant à la teinture. Le terme « ikat » est un mot indonésien signifiant « attacher, nouer, enrouler » qui fut introduit en Europe vers 1900 pour dénommer les textiles du sud-est asiatique réalisés dans cette technique et il fut par la suite utilisé pour nommer tous les types de textiles quel que soit leur origine en Asie. Pour définir les ikats d’Asie Centrale, le terme d’origine persane « abr » qui signifie « nuage » est plus approprié, et cet

art s’est développé en Ouzbékistan sous le nom de abrbandi. Le nom « suzani » provient du mot persan « aiguille » et est utilisé pour décrire les broderies d’Asie Centrale, et plus précisément d’Ouzbékistan. Ces suzanis constituaient l’élément le plus important de la dot d’une mariée et étaient brodées par les femmes de la famille de la jeune fille. Elles étaient fabriquées en plaçant côte à côte de longues bandes de coton sur lesquelles les motifs étaient dessinées, puis brodées individuellement ». 


Après l’Orient, la Route de la Soie nous conduit en Occident, dans le calme feutré et élégant d’appartements parisiens nous donnant l’occasion de redécouvrir des dessins et des peintures anciennes dont le plus important exemple est cette paire de gouaches à rehauts d’or sur vélin de Johann Wilhelm Baur, figurant des baignades près d’un palais architecturé (lot 125). « Ce peintre strasbourgeois est fort rare sur le marché et une seule oeuvre proche est conservée au Musée de Strasbourg » d’après Stéphane Pinta, expert, Cabinet Turquin. « Les détails sont foisonnants et ces deux oeuvres doivent s’apprécier à l’aide d’une loupe pour dévoiler leur extraordinaire qualité ». 


À Paris, une célèbre famille française nous a accordé sa confiance pour vendre l’entier mobilier d’un appartement de l’Ouest parisien où le mobilier Restauration et XVIIIe siècle côtoient de délicats et rares objets d’art de cette période. L’une des redécouvertes majeures est sans conteste la série complète du panoramique en papier-peint de La Grande Chasse au Tigre dans l’Inde ca 1818 de la Manufacture de Velay (lot 232), en cinq scènes. Elle orne la grande salle à manger comme une oeuvre d’art totale nous replongeant dans les fastes d’un Orient fantasmé, où la luxuriance des paysages et des architectures ne doit pas faire oublier la dangerosité des humains et des splendides félins se traquant dans une lutte millénaire.


La redécouverte majeure de cette vente est sans conteste les 10 oeuvres d’Henri Matisse (lot 254 à 262), inédites sur le

marché, provenant initialement de la collection de Marie Matisse, seconde épouse du fils ainé du peintre. Notre maison de ventes Aponem avait réalisé l’inventaire de la succession de l’artiste et « avait organisé les dations de cinq peintures de Matisse à l’État français » rappelle Élisabeth Maréchaux, expert

des dessins de la vente. « Le dessin comme la gravure sont pour le peintre une façon de maitriser la ligne avec une précision incomparable » d’après Sylvie Collignon, expert en gravures. Cette fine sélection d’oeuvres rappellent combien Matisse était le peintre de la Femme et un passionné de jardins. 


Parmi les grands noms de cette vente, nous retrouverons Jean-Pierre Pincemin dans la redécouverte d’une toile libre aux reflets bronzés, ca 1974, mais aussi François-Xavier Lalanne et son élégante Carpe d’Or de 1987, ou encore Pablo Picasso et son Vase au visage de profil de 1953 esquissant un faune mélancolique rappelant l’Age d’or de la Grèce Antique par la technique et le thème employés.


Notre itinérance s’achèvera sur le continent Africain avant de repartir vers les îles lointaines de l’Océanie. Un hommage est rendu à Pierre Vérité par les 11 premières oeuvres lui ayant appartenu avant-guerre et ayant été sauvées par la famille de l’actuelle propriétaire des outrages de la guerre dans leur propriété en zone libre (lots 300 à 311). Ces objets rappellent qu’une grande partie de la collection Vérité de cette période avait été sauvée grâce à cette famille exemplaire et amoureuse de l

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