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TAPISSERIE, LAINE ET SOIE, MANUFACTURE ROYALE DE BEAUVAIS, LA PETITE REINE, DE LA TENTURE DES JEUX D'ENFANTS, D'APRÈS FLORENTIN DAMOISELET (1644-1690), peintre ordinaire du roi, pour lequel, il a travaillé aux château de Marly et de Versailles, sous la direction de Lebrun, après 1665 et avant 1669. Une petite fille richement vêtue: la petite reine, est servie à une table dressée dans un jardin, tandis que des enfants lui cueillent des fruits et amènent une corbeille de pains, avec sa bordure à fond jaune, décor de trophées d'instruments de musique, guirlande de fleurs et fruits, trophées de jeux d'enfants avec raquette et maillet de croquet, galon bleu (restauration, très bel état de conservation). Les modèles en sont attribués à Florentin Damoiselet (né en 1644) sur la foi d'un inventaire de la manufacture datant de 1731 (Badin 1909, p. 21). Le thème de la tenture la destinait à un emploi dans les appartements des enfants royaux. D'un carton identique à la tapisserie tissée à Beauvais avec des fils d'or et livrée pour le roi Louis XIV, en 1669. La même année, une seconde tenture fut livrée au Garde-Meuble mais qui ne comportait pas de fil d'or. Cette tapisserie présente une bordure différente et est peut-être issue des collections de la duchesse du Maine dont l'inventaire après décès (1753) mentionne cinq pièces de tapisserie de Beauvais « à jeux d'enfants » prisées 800 livres. La duchesse du Maine est Louise Bénédicte de Bourbon (1676- 1753), petite fille du Grand Condé, qui épouse au château de Versailles le 19 mars 1692 son cousin Louis Auguste de Bourbon, duc du Maine (1670- 1736) bâtard légitimé du roi Louis XIV en 1673. Portraiturée par de Troy et Largillière, la duchesse du Maine tenait dans son château de Sceaux, une véritable cour que l'on appelait la « petite cour de Sceaux ». Elle était la fille d'Henry Jules de Bourbon prince de Condé, duc de Bourbon (1643-1709), brigadier de cavalerie en 1668. Il sert sur le Rhin jusqu'en 1678, date à laquelle il s'installe dans son château de Chantilly. Il a eu dix enfants de la palatine de Bavière entre 1666 et 1679. Fort épris des chevaux, il est vraisemblable qu'il ait commandé une tenture identique à celle de son cousin Louis XIV pour les appartements de ses enfants à Chantilly, en adaptant la bordure qui est ornée dans sa partie haute d'une tête de cheval blanc. Ce serait un clin d'oeil, venant de cette famille où l'on adulait les chevaux; le neveu de la duchesse du Maine, Louis Henri de Bourbon, prince de Condé (1692-1740) a fait édifier les fabuleuses écuries de Chantilly en 1723. Il pensait qu'il se réincarnerait en cheval et lui fallait un palais pour l'accueillir. Cette tenture, l'une des plus anciennes de celles tissées à la manufacture de Beauvais, créée en 1664... Deux pièces en sont formellement identifiées: l'une, la Petite Reine, conservée au musée du Louvre, la seconde, La Danse, au Mobilier National. Jean Vittet, p. 137: « Fait partie d'un ensemble « de 13 tentures de tapisseries de lad. Manufacture livrées pour le service de Sa Majesté, le tout suivant les ordonnances particulières dud. Sr Colbert », par Hinart, « maître de la manufacture de tapisseries de Beauvais » pour un montant total de 41 789 livres payé en 1669 (BnF, Mél. Colb. 282, f252v-253v, second semestre; Guiffrey, 1881-1901, I, col. 312, 385, 30 mai). Cette tenture ci: « une tenture de tapisserie de jeux d'enfans » fut payée 8 112 livres. Livrée par Hinart au Garde-Meuble dès le 24 mai précédent. Fenaille, p. 374: On conserve au Mobilier National plusieurs pièces de Jeux d'Enfants, du même style, dans une bordure de jouets et d'instruments de musique, qui ont été tissées par la Manufacture de Beauvais (Inventaire Général du Mobilier National, n° 96, en huit pièces). Jean Vittet & Arnauld Brejon de Lavergnée, La Collection de Tapisseries de Louis XIV, n° 56, fig. 111, pp. 137 à 139. Jean Coural, Beauvais, Manufacture Nationale de Tapisseries, p. 13 Fabienne Joubert, Amaury Lefébure & Pascal-François Bertrand, Histoire de La Tapisserie, n° 133, p. 202 M. Mathias, Jeux et Divertissements, exposition à Arras du 20 avril au 20 juin 1988 Maurice Fenaille, Etat Général de la Manufacture des Gobelins depuis son origine jusqu'à nos jours, p. 374 Madeleine Jarry, La Tapisserie des Origines à nos Jours, p. 222 3, 25 x 4, 85 m